Le burn-out peut souvent être évité, à condition d'avoir en tête les principaux facteurs de risque. 

En connaissant les phases de cette pathologie, il est possible d'adopter les bons réflexes en cas de premiers signes ou de crise, et ainsi éviter le pire. Il est essentiel de repérer les signes avant-coureurs, tels que les tensions relationnelles au travail, les conflits de valeurs personnelles et professionnelles, ou encore les périodes de la vie propices au développement d'un burn-out. Il est important de rester attentif à ces signaux et d'agir en conséquence.

Il est également crucial d'éviter de dépasser ses limites en cherchant un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Gérer le stress au quotidien, pratiquer une activité physique ou se relaxer par le biais de la sophrologie ou de la méditation peut contribuer à prévenir le burn-out. Enfin, en cas de crise, il est primordial d'assumer ses limites plutôt que de culpabiliser, d'en parler à une personne de confiance, et de chercher de l'aide médicale et psychologique si nécessaire. Il est également important d'être attentif aux signes de souffrance chez ses collègues et de les soutenir en cas de besoin.

Formée à la prévention des risques psychosociaux et à la sophrologie, Sophie est à votre écoute.

PETIT MANUEL DE SURVIE

Difficile d'anticiper un burn-out, tant les symptômes en sont différents d'une personne à l'autre. Et impossible, évidemment, de prévoir l'instant et le lieu où l'organisme atteint son point de rupture. En revanche, connaître les diverses phases de cette pathologie permet, en cas de premiers signes ou de crise, d'adopter les bons réflexes et d'éviter le pire. 

1- REPÉRER LES SIGNES AVANT-COUREURS

Identifier ses zones de fragilité

Directeur commercial, Alain s'est toujours investi avec plaisir dans son travail. Jusqu'à ce qu'il croule sous les plaintes des fournisseurs non payés et se mette à multiplier les crises d'angoisse. Comme lui, les personnes confrontées à des tensions relationnelles dans leur métier, en contact fréquent avec le public ou chargées de gérer des conflits au quotidien, sont particulièrement menacées par le risque d'épuisement professionnel.

Pour d'autres, le déclenchement d'un burn-out sera lié à un conflit entre leurs valeurs personnelles et leurs obligations professionnelles. 
Certaines personnalités semblent également plus exposées que d'autres.

Capables d'abattre une lourde charge de travail et n'ayant pas l'habitude de demander de l'aide, les perfectionnistes sont davantage concernés. Travailler sur soi pour comprendre les ressorts d'un excès de perfectionnisme est dans ce cas tout indiqué.

Certaines périodes de la vie sont, hélas, plus propices au développement d'un burn-out. Il y a un pic chez les quinquagénaires, parce qu'ils sont dans une phase plus précaire professionnellement, ou parce qu'ils ont encore de lourdes charges. La quarantaine est aussi un cap difficile, avec beaucoup de cas de divorces ou des adolescents difficiles à gérer à la maison. Quelle que soit sa fragilité, il est important d'en avoir conscience et de rester attentif au moindre signe d'alerte.


Éviter de vouloir tenir à tout prix

Promu à la direction administrative d'une PME, Michel avait pour principale mission de mener à bien la fusion avec une autre société. Un travail colossal auquel il s'est malgré tout attelé avec un zèle décuplé. Face à sa fatigue croissante et aux colères intempestives que déclenchaient les simples questions qu'elle lui posait le soir sur son travail, son épouse l'a finalement traîné chez le médecin. Celui-ci a immédiatement diagnostiqué un début de burn-out.

Irritabilité, insomnie, mal au dos... chacun sait nommer les signaux que lui renvoie son corps quand il dépasse ses limites : il faut donc être à leur écoute et prendre les mesures qui s'imposent.

 

Chercher un équilibre entre vie professionnelle et personnelle

Le burn-out est la conséquence d'un stress qui s'installe durablement, au point de devenir chronique. Il peut être évité à condition de gérer en amont la tension quotidienne. Le mouvement physique, le sport aide à décharger le stress. Taper dans un sac de sable ou simplement aller au stade soutenir son équipe préférée sont des moyens efficaces de se défouler et de se relaxer.»

En dehors des forts pics de stress, la sophrologie est aussi un bon moyen pour gagner en sérénité. Le secret réside surtout dans le fait de s'accorder du temps pour toutes les activités, dîners entre amis ou en famille, vie associative, qui permettent de se ressourcer en dehors du cadre professionnel, et ainsi d'équilibrer vie professionnelle, personnelle et sociale.


2 - FAIRE FACE À LA CRISE


Assumer plutôt que culpabiliser

Les signes avant-coureurs, Caroline les avait remarqués, mais sans en comprendre le sens. « Un jour, j'avais oublié le code d'entrée d'une succursale, un autre, le nom d'un collaborateur...» Cet aveuglement fait partie des symptômes du burn-out : On refuse de voir que l'on craque et encore plus de l'avouer aux autres. Pourtant, loin d'être un aveu de faiblesse, le fait d'évoquer ce qui vous arrive prouve que vous connaissez vos propres limites.

Plus tôt vous réagirez, plus vite vous vous en sortirez.. En cas de crise, il faut immédiatement en parler à une personne de confiance, quelqu'un qui saura vous écouter sans vous juger. Cela peut être votre manager, bien sûr, mais aussi un responsable RH, un copain, un mentor, ou votre conjoint, ou un professionnel des risques psychosociaux... »

Une visite chez votre médecin traitant est incontournable, pour dresser rapidement un état des lieux et, si nécessaire, obtenir un arrêt de travail et débuter un traitement au besoin. En parallèle, un suivi psychologique est souvent requis, surtout si le burn-out est lié à un surinvestissement dans votre profession. Quant au médecin du travail, il peut être utile si ce sont les mauvaises conditions de travail qui sont en cause.


Aider un collègue en souffrance

Envoi d'e-mails en pleine nuit, horaires à rallonge, irritabilité... Ces signaux qu'il n'avait pas voulu voir chez lui, Benoit, commercial, sait désormais les reconnaître chez ses collègues : « Par deux fois déjà, j'ai dû soutenir des membres de mon équipe pour leur éviter d'en arriver au burn-out».

Il s'agit avant tout d'amener à se confier un collaborateur au bord de la crise de nerfs. Ce n'est pas toujours facile : Il va probablement nier les faits. Pour l'aider à prendre conscience de son état, décrivez-lui dans le détail (avec bienveillance) les changements que vous avez constatés dans son attitude, son travail, etc. Posez des questions précises : pourquoi reste-t-il si tard le soir, comment vit-il sa charge de travail ? Il faut lui faire comprendre que l'on s'inquiète pour lui. 

Si un break s'impose pour cet employé, observez, vous aussi, une période de retrait. Au moins durant les premiers jours ou les premières semaines, retenez-vous de le contacter, même pour prendre des nouvelles... Pendant un burn-out, on se consume de l'intérieur. Il faut laisser au salarié le temps d'éteindre l'incendie. Rester en contact avec lui, c'est comme souffler sur des braises pour attiser un feu.